L'initiation de la prise en charge du mésusage de l'alcool en soins primaires repose sur le « repérage précoce-intervention brève », ou « RPIB » (9).
Tout d'abord, pour dépister un mésusage de l'alcool, il est primordial de pratiquer ce repérage précoce à l'ensemble des patients (10). En effet, d'une part, la mortalité en lien avec l'alcool est pour la moitié représentée par des patients non dépendants (11). Par ailleurs, la majorité des mésusages de l'alcool par des patients ne sont pas connus de leur médecin généraliste (10), soulignant l'importance d'un dépistage systématique.
Le repérage précoce repose sur des questionnaires standardisés, comme le questionnaire FACE pour l'alcool (11)(9). Ce questionnaire permet, en cinq questions, de définir le niveau de risque en lien avec la consommation d'alcool et de mettre en évidence une probable dépendance (9).
En cas d'identification d'un mésusage et avec l'autorisation du patient, il est recommandé de pratiquer une « intervention brève » (9). Cette dernière, en se basant sur les principes d'un entretien motivationnel, interroge le patient sur sa motivation à initier un changement et sur les moyens pour opérer un changement (9).
Pour qu'une intervention brève soit efficace, trois éléments semblent nécessaires : l'explication au patient du résultat du repérage précoce, l'établissement d'une « relation d'aide » entre le médecin et le patient et la décision d'un objectif par le patient vis-à-vis de ses consommations (10). La HAS souligne la place centrale du patient dans cette prise en charge, et la « posture partenariale » que le médecin se doit alors d'adopter (9).
L'estimation de la durée nécessaire pour une intervention brève est d'une dizaine de minutes, favorisant son application en soins primaires (11). Bien menée, la réalisation d'une intervention brève permettrait une réduction des consommations sous le seuil de risque dans jusqu'à 50% des situations (11). Elle permettrait aussi de diminuer la mortalité liée aux consommations d'alcool (10).
Si cette phase initiale est primordiale, la HAS souligne l'importance de l'accompagnement des patients au long cours (9). On notera que le RPIB peut être appliqué à toute substance addictive (9).
Parfois le RPIB révèle une pathologie addictive plus complexe et doit mener à une orientation vers des soins d'addictologie adaptés (aide à l'orientation).